Depuis quand portes-tu des lock ? Voici la question que j’entends chaque fois que je rencontre une nouvelle personne curieuse. Heureusement que, j’aime les personnes curieuses, je me retrouve en eux. Dès que j’entends cette question , je sors mon téléphone et, je montre mes photos d’avant et après. Je monopolise la parole pendant au moins dix minutes. En effet, je raconte à quel point je me sens soulagée d’avoir pris cette décision. Après, j’espère qu’ intérieurement, elle ne regrette pas de m’avoir posé la question (rire).
Aujourd’hui, je vais faire comme si tu m’avais posé cette question. Je vais te raconter mon aventure capillaire dreadlocks. Particulièrement, pourquoi j’ai pris cette décision, comment a été la transition ? Et surtout est-ce que, j’ai parfois des regrets de porter des dreadlocks ? Il est aussi important, pour terminer sur un point positif, que j’énumère les avantages pour moi de porter les dreadlocks.
Mon aventure capillaire dreadlocks commence ici
Je n’ai jamais aimé le tissage ( je trouve la coiffure bien chez certaines femmes bien sûr). En effet, une fois le tissage sur ma tête, quand je me mets devant le miroir, mon visage ne reflète plus qui je suis au plus profond de moi. J’ai donc fait au total deux tissages depuis que, je suis sur cette terre qui nous abrite et que nous avons le devoir de protéger. Mon dernier tissage date de 2014. (Voir photo). Il était donc clair que le tissage n’était pas ma “tasse de thé”.
Alors, la seule option était donc de passer en moyenne 24h par an devant une bonne femme pour qu’elle me fasse des rajouts. Ceci, en supposant que je me coiffais six fois par an depuis mes 17 ans et, qu’une coiffure de ce genre dure en moyenne 4h. En cinq ans, j’ai donc passé 120 jours devant un coiffeur/coiffeuse (du temps perdu) . Je tiens à ajouter qu’avant mes 17 ans, j’avais la tête rasée. Ceux qui ont été dans des collèges religieux ou encore dans le système anglo-saxon au Cameroun savent de quoi je parle (RIRE) .
Je ne suis pas une personne très patiente, ou plutôt les limites de ma patience sont en dessous de la normale (si un point de normalité existe). Bien que, je me trouvais très belle avec les rajouts, je n’aimais pas du tout rester assise aussi longtemps.
En plus, chez les coiffeuses, on est parfois obligé d’écouter des conversations qui, sont très loin de nous intéresser. Pensez-y un peu, cela ressemble à un moment d’emprisonnement, bon ok j’arrête d’abuser. Au fait, je n’aime pas du tout cela car, je trouvais les rajouts et autres coiffures très douloureuses.
L’indépendance economique humm!!
Jusqu’ici, c’est l’argent des parents qui payait ces coiffures que je critique tant. Voici venu le moment où je suis devenue autonome financièrement. Vive la belle époque ou, je ne savais pas combien coûtait le KWh d’électricité. Maintenant que j’étais responsable de moi même, il fallait que je m‘organise financièrement. Etant étudiante en Europe, se coiffer chaque mois, ou même tous les deux mois était un luxe que, je ne pouvais pas vraiment me permettre.
Mon aventure capillaire dreadlocks : La découverte des marley hair
Il me fallait donc trouver une coiffure que, je puisse garder plus longtemps mais, qui en même temps ne dénature pas ma personnalité intérieure. J’ai longtemps réfléchi à cette question. Et un jour, j’ai rencontré une antillaise de la Martinique qui, m’a fait découvrir les mèches qui permettent de faire des faux-locks sur les cheveux naturels. J’ai trouvé ça magnifiiiiiique.
Cependant, je ne pouvais pas tenter l’aventure tout de suite car, mes cheveux étaient défrisés à l’époque (triste). Toutefois, j’avais trouvé cette coiffure tellement belle que j’ai décidé de devenir nappy (YOUPIE !!). C’était le départ pour une belle aventure. Une fois nappy, j’ai commencé à faire des faux locks. Je te mets également une photo pour que tu saches de quoi je parle.
Je me trouvais magnifique avec cette coiffure. Je pouvais la garder un peu plus longtemps. Mais, malheureusement, cette nouvelle coiffure n’avait résolu mon problème qu’en partie. En effet, la douleur à chaque fois était la même. De plus, j’avais le sentiment de perdre du temps quand, j’étais assise. C’était insupportable. J’ai repris la réflexion sur comment optimiser ma coiffure pour passer moins de temps chez les coiffeurs/coiffeuses et aussi diminuer ma douleur. Tout en gardant une coiffure qui soit en concordance avec mon moi intérieur.
La rencontre du rastafari
Un jour, en allant faire mes courses, j’ai rencontré un rastafari. Ce dernier m’a salué en me prenant pour une rastafari. J’ai acquiescé et cela ne m’a pas du tout dérangé. Juste après, je me suis dis: “si sans les dreadlocks, les gens pensent que ce sont les dreadlocks alors, certainement les dreadlocks ne feront pas une grande différence” . J’ai fait quelques calculs et la décision a été prise assez rapidement.
La transition
Six mois plus tard mon aventure capillaire dreadlocks pris vraiment forme. J’ai pris donc un rendez-vous dans un salon de coiffure de ma ville pour me faire de vrais locks. J’avais au moins quinze centimètres de cheveux. Malheureusement, je ne connaissais pas la technique derrière les dreadlocks. Je ne saurais vraiment te l’expliquer ici. Mais saches qu’après mon passage chez le coiffeur, je n’avais plus que cinq centimètres de longueur de cheveux pour les parties les plus longues. D’ailleurs, j’ai tellement eu honte que je n’ai pas pris de photo.
C’était en février 2019. Sincèrement quand je suis sorti de là, j’avais envie de tout couper mais, Je ne pouvais pas. Car, cette coiffure qui ressemblait plus à des “i” en réunion qu’au dreadlocks venait de me coûter € 300.
Des regrets ?
Oui en toute sincérité, j’ai eu des moments de regrets à ma sortie de chez le coiffeur. Cependant, j’ai rapidement camouflé mes petits “i” en y rattachant des rajouts à l’apparence de dreadlocks pour augmenter la longueur. J’avoue, je n’avais pas pris suffisamment d’information sur l’entretien des dreadlocks. Du coup, une fois que j’ai cessé d’augmenter artificiellement leurs longueurs, les dreadlocks avaient l’aspect et le touché de l’éponge avec laquelle, on fait briller l’arrière des marmites noirci par la fumé au feu de bois. Cela m’attrista et honnêtement, j’avais honte de mes cheveux.
Heureusement, il y a google et les tutos. Alors, J’ai rapidement compris que mes cheveux se sentaient mal traités et réagissaient en conséquence. L’autre pincement de cœur qui n’est pas vraiment un regret, c’est quand j’imagine que pour toute nouvelle transition, il va falloir passer par la case boule zéro. Mais, ça je n’y pense pas trop. Ca ne fait que deux ans que je porte mes locks et, je ne songe pas encore à une nouvelle transition.
Les avantages pour moi de porter les dreadlocks
Jusqu’ici, ce n’est qu’agréable de porter mes cheveux au naturel. Mes dreadlocks sont bien nourris et bien entretenus. En effet, je ne souffre plus de la casse des cheveux en hiver. (Je te ferai peut-être un article sur ma routine d’entretien si Rosi est d’accord). En outre, étant une personne économe, les dreadlocks m’ont permis de réduire énormément mes dépenses. Depuis les 300 euros pour le démarrage de mes dreads, j’ai dépensé très peu !!!
Aussi, j’ai encore plus de temps pour réfléchir à mon développement personnel et, pour faire des choses qui me tiennent à cœur. Comme par exemple, passer du temps avec ceux que j’aime. Et surtout, le port des dreadlocks me permet d’affirmer avec fierté mes origines africaines. Proud African !
Merci cher lecteur & lectrice! J’espère que, ce voyage dans mon aventure capillaire dreadlocks t’a plu. Si tu souhaites que je fasse un article sur l’entretien de mes dreadlocks ou un autre sujet en lien avec les dreads locks, laisse un commentaire.
Apprends plus sur l’origine des dread locks et l’appropriation culturelle ici